L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) avait lancé, il y a quelques années, quatre Appels à Manifestations d’Intérêt (AMI) parmi lesquels figure la promotion de l’Hydrogène et de la pile à combustible. Cet appel démontre que les « Pouvoirs Publics de notre Pays prennent enfin conscience de l’importance capitale de ce vecteur d’énergie pour l’avenir de notre Pays », affirmait René Trégouët, ancien sénateur français honoraire dans un article sur RTflash. Plusieurs grandes entreprises y avaient participé : Areva, Air Liquide, CEA, l’association AFHYPAC.
Le développement de l’énergie à base d’hydrogène relève de la progressive prise de confiance des autorités scientifiques puis publiques pour cette énergie plus propre. L’opinion générale, autrefois encore sceptique face à un gaz potentiellement dangereux – l’hydrogène est un gaz explosif – a basculé vers un sentiment plutôt positif et optimiste. Car pourtant, « si l’on met le feu à une voiture à hydrogène, elle n’explosera pas, contrairement à celle à essence : l’hydrogène s’échappe, formant une flamme incolore, verticale et non rayonnante », assurait un ingénieur.
Une fabrication rentable et verte
Il y a plusieurs procédés de production de l’Hydrogène : le vaporeformage, à partir d’hydrocarbures, et l’électrolyse de l’eau. La première technique, la plus répandue, a l’inconvénient de produire du CO2, et la seconde nécessite quant à elle de grandes quantités d’électricité mais affiche un très bon rendement. Pour le mieux, il faudrait que l’hydrogène soit produit à partir d’énergies renouvelables. Une solution serait de le fabriquer à partir de biogaz obtenu par fermentation de biomasse ou de créer l’électricité nécessaire à l’hydrolyse à partir de force éolienne, hydraulique et photovoltaïque.
Son stockage sous forme solide est plus sûr et moins coûteux. Cette forme de conservation est bien développée chez Mc Phy Energy, une startup française, qui sait stocker l’hydrogène sous forme de fines galettes d’hydrures de magnésium solides.
René Trégouët estime qu’ainsi les producteurs seront de plus en plus petits : l’énergie solaire ou éolienne permettra à un particulier de fabriquer et stocker de l’hydrogène sous forme non dangereuse. La plaque d’hydrogène pourrait autoalimenter une pile à combustible. « Le particulier ainsi équipé disposera, au moment où il le voudra, de toute l’électricité dont il aura besoin pour s’éclairer, pour se chauffer, pour faire tourner tous les matériels fonctionnant à l’électricité » conclut le sénateur.
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Cette énergie transportable pourrait, sous la forme d’1mx30cmx30cm, « répondre à la consommation journalière d’un ménage », souligne Daniel Clément, directeur scientifique adjoint à l’ADEME. A ces avantages s’ajoute son indépendance des réseaux d’énergie existants. D’autant que le rendement de la pile à hydrogène est bon : entre 45 et 60 % ; ceci est mieux qu’un moteur classique.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
On fait peu d’usages de l’hydrogène dans l’industrie française. La cause revient à une réglementation française dans ces domaines beaucoup plus restrictive que celle des pays concurrents (Japon, Corée, Allemagne, Pays scandinaves, USA) et au ridicule des incitations fiscales proposées pour développer ces secteurs stratégiques (au niveau des PME et des particuliers).
Pourtant, l’année 2020 marque un tournant de la transition énergétique et de l’utilisation de l’hydrogène dans nos sociétés. Le 9 septembre 2020, Bruno Le Maire, ministre de l’économie, et Barbare Pompili, ministre de la Transition écologique, ont présente la stratégie française pour le développement d’un vaste plan de production d’hydrogène décarboné sur le territoire national.
Concrètement, 7 milliards d’euros d’ici 2030 seront mis sur la table pour accélérer la transition écologique et créer une filière industrielle dédiée à l’hydrogène, énergie propre qui pourra être utilisée dans la plupart des secteurs, et contribuer aussi à construire la ville de demain, mais aussi au sujet qui nous intéresse particulièrement, à contribuer à un secteur habitat plus écologique.
De l’énergie hydrogène pour quoi faire ? Peut-on souhaiter déjà longue vie à la voiture à hydrogène ?
Les avancées technologiques du secteur automobile sont saisissantes. Les voitures construites, plus légères que leurs homologues, s’adaptent à tout type de climat, sont de plus en plus autonomes et leur plein se fait en quelques minutes. Ainsi, pour les grands trajets, ils surclassent les modèles électriques, qui sont davantage adaptés aux déplacements en ville et nécessitent plusieurs heures de recharge. Ils dépassent de loin les possibilités permises par les biocarburants.
Mercedes en tête avec la classe B F-Cell. Ces trois voitures avaient déjà parcouru en 2011 un tour de la Terre de 90 000 km à elles seules pour prouver leur autonomie. Audi suit la même orientation avec la Q5 HFC (Hybrid Fuel Cell) : son automobile a participé à un rallye de 300 km sans refaire un seul plein. Toyota promet des berlines à l’hydrogène mais seulement là où les infrastructures adéquates sont et seront disponibles.
Face à la hausse des prix du combustible fossile, les consommateurs préfèrent investir dans des modèles utilisant des options plus abordables. Nombreux attendent d’ailleurs un véhicule à émission zéro. Quoiqu’il en soit, les consommateurs n’achèteront pas le véhicule s’ils n’ont pas accès au carburant requis. C’est là tout le défi du plan hydrogène français de 2020, créer une filière industrielle suffisamment solide pour produire en quantité industrielle de l’hydrogène. Et seules la demande, la volonté politique et la disponibilité des véhicules à hydrogène ainsi que du carburant animeront le développement et des automobiles et les routes qui les accueilleront. Pour exemple, en 2007, le Canada et les États-Unis ont convenu de créer une « autoroute verte », un réseau de 200 stations de ravitaillement en hydrogène entre la Colombie-Britannique et la Californie.
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